Barington

Au centre d’un océan d’herbes ondoyantes s’élève Barington, une vaste cité dont les remparts apparaissent de très loin sur la plaine, tels les contours d’un navire figé dans un champ sans fin. Les routes convergent toutes vers elle, serpentant à travers les champs fertiles et les hameaux agricoles, faisant de cet endroit un carrefour stratégique autant qu’un foyer prospère.
Dès l’entrée, l’impression dominante est l’espace. Les rues sont larges, dégagées, conçues pour accueillir chariots, caravanes et troupeaux. Les bâtiments, faits de pierre claire et de bois blond, semblent baignés en permanence par la lumière. L’air porte l’odeur des greniers ouverts, du foin sec et du pain fraîchement cuit.
Le Marché Central est le cœur vivant de la cité. Une immense place pavée où se rassemblent marchands, colporteurs et paysans venus des quatre points de la plaine. On y trouve tout : outils, étoffes, bêtes, reliques étranges découvertes par des voyageurs, et produits agricoles que les régions voisines envient. Aux jours de grande affluence, le bruit se propage jusqu’aux murs extérieurs, comme un bourdonnement continu.
Plus au nord, le Quartier des Granges Royales regroupe de gigantesques entrepôts où sont stockées les récoltes destinées à nourrir toute la région. Leur taille est telle qu’on dit qu’un dragon pourrait y dormir à son aise. Les gardes y patrouillent en permanence, car le moindre incident pourrait mettre en péril des milliers de familles.
À l’ouest se trouvait jadis un simple ensemble de maisons agricoles, désormais transformé en un Faubourg des Cavaliers, où se concentrent les éleveurs, maréchaux-ferrants et détaillants spécialisés. Les plaines autour de la ville sont idéales pour dresser chevaux et montures rares ; de nombreuses patrouilles y partent en éclaireur ou escortent les caravanes en direction des terres lointaines.
Le soir venu, Barington prend une tout autre atmosphère. Les vastes rues deviennent dorées sous la lumière des torches, et les grandes ombres des moulins à vent tournent lentement sur les prairies alentours. Dans les tavernes, on raconte des histoires de phénomènes étranges observés au milieu de la plaine : des lueurs mouvantes, des silhouettes immenses qui disparaissent avant qu’on puisse les approcher.
Malgré son apparente tranquillité, la cité demeure très exposée. Sans montagne pour la protéger, elle dépend de ses vigiles et des alliances qu’elle entretient avec les hameaux voisins. Pourtant, c’est aussi ce qui en fait sa force : Barington n’a que l’horizon pour limite, et ses habitants sont habitués à penser en grand.
Pour les voyageurs, elle est une halte accueillante, un lieu d’opportunités, et le point de départ parfait pour explorer les plaines infinies qui l’entourent.